le blog d'Ysec

Les articles du Magazines
Batailles – N° 99

Batailles – N° 99

Édito
Des chars, des chars, des chars !
On n’a jamais parlé autant de chars que depuis le début de l’année 2023. Jusqu’alors, ces engins de mort, faits d’acier et roulant au diesel avec une consommation insensée, n’intéressaient nullement les journalistes, à part quelques rares spécialistes travaillant chez Histoire & Collections, Caraktère ou Ysec Éditions. Mais depuis plusieurs semaines, suite aux demandes pressantes du président ukrainien, on nous sert du char de combat matin, midi et soir, aux informations (radio ou télé), dans la presse quotidienne et sur internet. Les chars sont devenus l’arme absolue !
Certains journalistes s’autoproclament spécialistes des chars, sans doute en lisant leur fiche technique sur Wikipédia, car manifestement, ils n’y connaissent rien. Un nouveau syndrome apparaît, celui du char Léopard 2, comme il y a eu, il y a 80 ans, celui du Tigre. En gros, à la base, le raisonnement est simple, si ce n’est simpliste : c’est allemand, donc c’est solide, c’est imbattable, d’ailleurs, ils ont inventé les chars, non, les Allemands ?
Ben, non, justement, ce sont les Anglais…
Pas grave, la guerre en Ukraine va être bouleversée par les chars ! Ah, oui, c’est vrai, au fait, les chars sont utilisés depuis le début. Mais bon, c’étaient des chars soviétiques, donc de la merde. Car, avec le Léopard 2, les Russes vont voir ce qu’ils vont voir ! C’est l’arme décisive à laquelle aucune armée ne résiste. D’ailleurs, il est invincible. La palme revient sans doute à un direct du journal Le Monde, sur internet. Un béotien demande : contre les Léopard 2, que peuvent aligner les Russes ? Réponse, à peu près rien. Lors des quelques affrontements entre les Léopard 2 avec des T-72, les chars russes ont été balayés. Ah bon ? Quels affrontements ? Il n’y en a eu aucun. Quelques Léopard 2 ont été utilisés en Afghanistan, contre les talibans qui n’ont pas de chars, et quelques autres en Syrie, contre Daech, qui n’a pas de chars. Résultats : un pilote danois tué en Afghanistan par une bombe artisanale et une dizaine de Léopard perdus en Syrie, détruits par des missiles antichars russes tirés par les hommes de Daech.
Bref, ce n’est pas difficile de se renseigner. La fiche technique d’un char datant des années 1970 est peut-être alléchante, mais 50 ans plus tard, les chars qui, pour beaucoup, n’ont plus été entretenus depuis la fin des années 1990, sont de vieilles carcasses qui, envoyées aucompte-gouttes dans une guerre à forte intensité, ne changeront rien à l’issue de la guerre. Les quelques rares exemplaires modernisés vont rester en Allemagne et, de toute façon, ils n’auraient pas été plus utiles au combat.
Alors, si vous voulez connaître les exploits des chars, lisez-les dans les magazines et les livres des éditions Caraktère et Ysec. Et pour les chars d’aujourd’hui, y compris dans la guerre en Ukraine, je vous conseille le blog Blablachars, écrit par un ancien officier de l’arme blindée cavalerie, Yann Boivin.

Yves Buffetaut

lire plus
Batailles – Hors série n° 16

Batailles – Hors série n° 16

Les Parachutistes allemands Ce hors-série l’engagement des parachutistes allemands dans la bataille de Normandie. Le récit s’étend du débarquement du 6 juin 1944 à la retraite allemande sur la Seine, fin août. De très nombreuses photographies et des profils de...

lire plus
Batailles – n° 98

Batailles – n° 98

Ce numéro 98 de Batailles est particulièrement varié et inédit. Il couvre une période allant de 1929 à 1945, commençant par la bataille du chemin de fer de l’Est chinois, à l’hiver 1929, qui met aux prises les premiers chars soviétiques (MS-1) avec des miliciens chinois, et s’achevant par le premier mariage entre soldats afro-américains qui a lieu à Rouen en août 1945.
Deux articles sont consacrés à l’armée française en 1939-1940, l’un sur un raid accompli à la frontière de la Sarre, en novembre 1939 et l’autre sur les soldats coloniaux noirs, en 1940. En suivant l’ordre chronologique, une étonnante enquête nous entraîne en Normandie, après la découverte d’un Hawker Hurricane tombé en juin 1940… avec le serial d’un avion se trouvant normalement en Angleterre à cette date.
L’armée allemande fait aussi l’objet de deux articles, l’un sur les effectifs et les pertes subies en 1943, l’autre sur les défenses du Mur de l’Atlantique à Gold Beach, lors du débarquement de Normandie.
Du côté russe, deux articles dépeignent deux batailles livrées au même endroit, Senno, à la limite de la Bélarus, l’une à la fin du mois de juin 1941, qui se termine par une défaite totale et la perte de près de mille chars, l’autre en juin 1944, lors de l’opération Bagration, qui est un plein succès, réalisé au prix de pertes insignifiantes.
Enfin, l’armée américaine n’est pas oubliée, avec un aperçu du célèbre film, « Les 12 salopards » et un article sur la tragédie de Freckelton, en Angleterre, lorsqu’un B-24 de la 8th US Air Force s’écrase, en pleine tempête, sur une école maternelle, en août 1944 : c’est le pire accident aérien de toute la guerre en Grande-Bretagne.

lire plus
Batailles – Hors série n° 14

Batailles – Hors série n° 14

De Léningrad à la Courlande Le Heeresgruppe Nord 1941-1945 L’opération Barbarossa et la guerre en Union soviétique constituent le front majeur de la Seconde Guerre mondiale, celui où se décide le sort de la guerre. Alors qu’on ne compte plus les récits des batailles...

lire plus
Batailles – N° 95

Batailles – N° 95

La fin de la méthode historique
Il existe une méthode historique, comme il existe une méthode scientifique. Certes, l’histoire n’est pas une science exacte (en existe-t-il vraiment une ?), mais longtemps les historiens ont appliqué une méthode basée sur des éléments indiscutables et surtout, sur le croisement des informations, quand c’est possible et l’analyse de plusieurs données équivalentes afin d’en faire une synthèse logique, à défaut d’être certaine.
Pour la Seconde Guerre mondiale, les sources sont immenses et même si elles ne sont pas toutes connues, leur champ ne cesse de s’étendre, surtout depuis que la Russie a rendu publiques les archives de l’URSS. Personne ne dira que les documents d’archives peuvent être acceptés comme étant le reflet de la vérité absolue. Les approximations et les mensonges y sont parfois présents. En effet, chaque division, ou chaque régiment, a tendance à se mettre en avant ou à rejeter sur l’unité voisine les raisons de son échec. Cela dit, il est assez facile de séparer le bon grain de l’ivraie en croisant les informations : ce qui est manifestement exagéré saute aux yeux.
Or, que voit-on aujourd’hui ? Les sites internet, les pages Facebook, les blogs de tout genre, nous assènent des vérités « historiques » avec un aplomb phénoménal. Les contresens historiques font florès, pour ne pas dire les non-sens. Plus personne ne donne ses sources, plus personne ne cite de documents indiscutables : c’est l’avis de chacun qui prime, sans être étayé le moins du monde.
On apprend ainsi que l’arme blindée française était la meilleure du monde en 1940, avec les meilleurs chars (pensez ! avec un tel blindage) et que la misérable Panzerwaffe ne valait pas grand-chose, avec ses Panzer I et Panzer II en pagaille. Certes, cela part d’un fait indiscutable, le B1 bis était mieux blindé que le Panzer IV et le R 35, mieux que le Panzer I. Oui, c’est vrai. Mais un bon blindage ne fait pas un bon char. Tant d’autres données doivent être prises en compte : le canon, la radio, la fiabilité, la consommation en carburant, la vitesse et l’agilité sur le terrain, sans parler de l’organisation des unités au sein desquelles il évolue. Tant pis, c’est trop difficile de tout analyser. Même les faits les plus indiscutables sont occultés : les chars français de 1940 n’ont jamais remporté une seule victoire, ni contre les Panzer, ni contre l’infanterie. On nous parle d’Hannut, en Belgique, mais après une journée de combat, les Français abandonnent le terrain. On nous parle de Stonne, le Verdun de mai 1940, mais la prise et la reprise de ce village, hors de l’axe de l’offensive allemande, n’avait aucun intérêt, tactique ou stratégique.
Tout cela n’aurait guère d’importance si la moindre tentative de rétablir un semblant de vérité historique n’était pas sanctionnée par une bordée d’insultes, de mépris et d’accusations débiles. Replongeons-nous vite dans les publications sérieuses, comme ce n°95 de Batailles qui offre de l’analyse et de vraies découvertes.
Bonne lecture, Yves Buffetaut

Pour voir l’avis d’un lecteur sur ce livre, c’est ici

lire plus
2GM – n° 89

2GM – n° 89

La Wehrmacht en Normandie a t-elle été à la hauteur ? Les Allemands face au T-34 La Wehrmacht en Normandie Mémoires des soldats français de 1940 La bataille dans la forêt d’Hürtgen

lire plus