L’humour ! C’est ce que je préfère avec l’infanterie, pour reprendre une réplique d’un film célèbre. Bravo ! Voici un album tout à fait original, en ce qu’il approche la Grande Guerre à partir du regard de « l’Autre », le soldat allemand.
Grâce à une collection personnelle vraisemblablement exceptionnelle (dessins personnels de soldats, cartes postales, journaux -y compris de tranchées-, etc.) et qui autorise une superbe iconographie, aussi riche que variée, Stéphane Harig nous présente comment les Feldgrau utilisèrent le rire pour survivre et réduire le stress et la peur. Une vingtaine de chapitres thématiques permettent de faire un tour d’horizon assez complet de la question, du fameux « Je n’ai pas voulu la guerre » de Guillaume II à « Peut-on rire masqué ? » à propos de la guerre chimique et des masques à gaz. Les sujets abordés (et l’on fera avec beaucoup d’intérêt la comparaison avec les productions des soldats français) vont des « Petits compagnons du soldat » (puces et poux) au service postal, en passant par l’alimentation, l’Ersatz-Marmelade à base de gélatine et d’eau colorée, la musique jouée par les soldats qui éveille la nostalgie en faisant remonter les souvenirs de sa région d’origine, le tabac (pas toujours de première qualité), etc. Les difficultés du quotidien, en particulier météorologiques, et les conditions de casernement en campagne reviennent également fréquemment. Bref, à nouveau, on ne peut s’empêcher de faire le lien avec le contenu des lettres de nos poilus.
Comme le résume l’auteur en conclusion, « l’humour a aidé nos aïeux à supporter leur misère », et « l’humour de guerre est une belle leçon d’optimisme ». Un volume qui vaut autant par le fond que par la belle qualité de l’iconographie, et qui mérite de figurer en bonne place dans toute bibliothèque sur la Grande Guerre.
Pour acheter L’Humour du soldat allemand dans la Grande Guerre
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