Journaliste, l’auteur s’est livré à une véritable enquête sur le sort des quelques 700.000 prisonniers allemands en France jusqu’en 1947, à partir de quelques cas de prisonniers incarcérés au camp de Mulsanne, près du Mans (sur la base de témoignages ou entretiens avec les survivants et leurs familles).
Toutefois, les premiers chapitres se succèdent sans que l’on en comprenne facilement la contribution logique à la démonstration sur le camp de prisonnier : exil au Brésil, travailleurs italiens en Allemagne, etc. Après une cinquantaine de pages qui semblent un peu décousues, un chapitre est consacré aux visites du CICR dans le camp (dont on apprend qu’il sera fermé à la demande de l’Automobile club de l’Ouest qui veut relancer les 24 Heures du Mans), puis une série de portraits est présentée, autant de Français et d’Allemands directement impliqués dans la vie et le fonctionnement de Mulsanne. Le livre se termine sur la question de « la haine du Boche », virulente dans l’immédiat après-guerre, dans un contexte de reconstruction mais surtout de privations, mais qui en quelques années diminue sensiblement, jusqu’à la célébration de l’amitié franco-allemande.
Un livre qui ne répond pas aux codes de l’étude historique et donc peut surprendre, mais qui offre l’intérêt de reposer sur de très nombreux témoignages, qui constituent autant de plus-value dans notre connaissance de ce dossier complexe et rarement traité. Utile et à connaître pour compléter les quelques études plus orthodoxes.
Pour acheter Le cahier de Mulsanne Prisonniers de guerre allemands en France
0 commentaires