Il fut un temps (pas si lointain) où l’image en noir & blanc régnait en maîtresse. C’était particulièrement vrai en ce qui concernait les matériels de la Grande Guerre. Et avant que ne vienne à quelques documentaristes l’idée de coloriser des films, certains illustrateurs commencèrent à produire des « profils » en couleur. Une démarche moins évidente qu’on pourrait le croire, car cela sous-entend que soient effectuées des recherches iconographiques pour le moins ardues. En effet, il ne s’agit pas de donner dans la fantaisie, mais dans l’Histoire.

C’est ainsi que nous avons pu, vers la fin du XXe siècle, découvrir en couleur les étonnantes décorations, camouflages et marques dont avaient été parés avions et blindés, souvent le fait d’artistes « camoufleurs ». Les premiers de ces profils en couleur utilisaient une technique d’une grande simplicité : les aplats, sans aucun relief, dont la principale fonction était de donner quelques informations aux maquettistes. Et puis, de fil en aiguille, la technique a évolué, passant souvent du pinceau à l’aérographe, puis à la tablette graphique. Le résultat est parfois — comme c’est le cas ici — non seulement d’un intérêt documentaire certain, mais aussi, pour certains appareils, d’une valeur esthétique non négligeable qui pour un peu donnerait envie de profils en grande taille pour un affichage mural.

C’est ainsi que désormais il n’est plus guère envisageable de publier un magazine d’histoire de l’aviation militaire sans qu’il ne comporte quelques profils de qualité, et que cette activité picturale est devenue une discipline à part entière.

Cet ouvrage est la version « livre » (relié) du hors-série N°21 du magazine Tranchées. S’il n’est pas spécifiquement dédié à l’aviation, les aéroplanes y occupent une place de choix, puisqu’ils occupent 56 pages sur 80, le reste étant dédié à des véhicules terrestres, essentiellement chars d’assaut et automitrailleuses. Les profils d’avions sont représentés dans une taille « confortable » : généralement à trois par page, ils occupent quasiment toute la largeur de la feuille, mesurant près de 20 centimètres.

Cette publication s’ouvre sur les « avions des As » les plus célèbres : von Richthofen, Fonck, Guynemer, Nungesser, etc. après quoi nous sont présentés les appareils de pilotes moins connus, qu’ils soient allemands ou alliés. C’est un panorama très varié que nous propose ici Éric Schwartz, avec les légendes et des commentaires d’Yves Buffetaut.

Philippe Ballarini

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