Par Philippe Degouy
Historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et auteur prolifique, Benoît Rondeau aime surprendre ses lecteurs avec des sujets originaux, rarement développés (en français). Et le prouve encore avec son nouvel opus, Chancellorsville, la bataille parfaite de Lee (éditions Ysec). Un épisode capital à connaître pour mieux comprendre le déroulement de la guerre de Sécession. Ce pan de l’histoire américaine largement méconnu de ce côté de l’Atlantique, sauf des initiés.
Depuis le printemps 1863, cette bataille de Chancellorsville est étudiée dans les écoles de guerre. Considérée comme la bataille parfaite livrée par Lee contre les troupes de l’Union. Et ce malgré une infériorité numérique sur le terrain. Une bataille étudiée en détails par Benoît Rondeau avec de nombreux angles qui permettent d’avoir une excellente vue d’ensemble des forces en présence : l’armement des deux camps, les officiers en présence, l’environnement naturel… Un récit qui débute par le portrait croisé des deux généraux opposés : le général Robert Lee pour le Sud et le général Joseph Hooker pour le Nord. « Tout comme Hooker, Lee est de caractère agressif, n’hésitant pas à attaquer l’ennemi, quand bien même le rapport de force semble de prime abord sans espoir. Selon Lee, l’élan et l’audace peuvent faire toute la différence. » Et Lee le prouve à Chancellorsville où il profite de la nature du terrain et défait l’armée de l’Union par la multiplicité de ses assauts. Pour tenter de répondre à son objectif dans cette guerre : rechercher une victoire décisive pour amener à un règlement politique du conflit. Dix jours de bataille marqués par la rapidité des mouvements et l’action des fantassins confédérés.
Mais si Lee a remporté une victoire décisive, elle lui a coûté cher. Avec des pertes qui ne pourront pas être remplacées, sans parler de la mort de l’un de ses meilleurs éléments, le général « Stonewall » Jackson. Quand s’achève la campagne de Chancellorsville, celle de Gettysburg est sur le point de débuter, avec la défaite rencontrée par Lee.
Une bataille de Chancellorsville résumée par le New York Tribune : « quelque 120 000 magnifiques soldats taillés en pièces par 60.000 va-nu-pieds à moitié morts de faim. »
Outre le récit d’une bataille majeure, Chancellorsville doit aussi se lire et se vivre comme un portrait richement illustré du quotidien des soldats des deux camps.
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