Le natif de Léglantiers vient de publier un 7e ouvrage qui montre que le premier conflit mondial a lourdement frappé le département et le Plateau picard.
Bruno Jurkiewicz, 54 ans, est bien connu localement, en particulier pour sa passion indéfectible pour l’histoire, pour la Première Guerre mondiale en particulier. Le quinquagénaire, natif de Léglantiers et habitant de Clermont, se présente comme “un amoureux du Plateau picard”, dont il semble connaître les moindres recoins. Le président de l’association “juin 1918, Mémoire des chars” s’évertue à faire en sorte que le souvenir du premier conflit mondial ne s’efface pas dans le secteur, notamment à travers l’implantation de panneaux qui rappellent et expliquent de façon très pédagogique les combats qui s’y sont produits. Autre vecteur pour lutter contre l’oublie : la publication de livres. Bruno Jurkiewicz a oublié en octobre dernier son septième ouvrage, chez Ysec Editions. Intitulée Images de l’Oise, cette parution entend, comme l’indique son auteur, à “montrer aux détracteurs que de nombreuses batailles se sont passées dans l’Oise, notamment en 1918”.
La publication, préfacée par André Vantomme, sénateur de l’Oise et 1er vice-président du conseil général, a représenté trois ans de travail, avec de nombreux déplacements à la clé. “Depuis près d’un demi-siècle, j’arpente de long en large les lieux de combats de la Grande Guerre”, précise le Clermontois. Qui constate dans l’avant-propos que “d’année en année, les villages se modernisent entraînant des modifications de l’aspect des habitations et des paysages. Le centième anniversaire de la Grande Guerre approchant, j’ai décidé de comparer, au moyen de photos, les images d’hier et d’aujourd’hui”.
Les très nombreuses illustrations qui rythment le livre de plus de 150 pages sont le plus souvent inédites pour celles qui datent de 1918, “année la plus terrible pour le département de l’Oise. Les Allemands attaquent plusieurs fois jusqu’en juin. Leur action touche des zones épargnées lors des années précédentes”.
Parmi les clichés d’antan, le lecteur découvrira des images saisissantes de Ferrières, 19 avril 1918, avec la vue terrible des maisons bombardées près de l’abreuvoir, au croisement de la rue de la Sens et de la rue d’Ormelet. Il peut ensuite voir l’église et des demeures sévèrement endommagées un mois plus tard, presque jour pour jour, à Royaucourt, le 18 mai. Sont encore visibles des photographies prises à de Courcelles-Epayelles, de Léglantiers, de Saint-Martin-aux-Bois et de Tricot avec, dans ce dernier cas, le triste spectacle de “la mairie et [de] l’école dévastées par les tirs d’artillerie allemands”, le 19 juin 1918.
Armand Prin
Images de l’Oise, tome 2, interview de l’auteur
La salle André-Dumortier de la mairie de Lieuvillers accueillait Bruno Jurkiewicz, pour une séance de dédicaces de son dernier livre « Images de l’Oise, tome 2 ». Ce natif du village de Églantiers, il y a vécu 28 ans, puis est venu s’installer il y a peu, à Lieuvillers présente son dernier opus : « C’est le douzième livre que je fais, je suis passionné d’histoire depuis l’âge de 8 ans, petit on apprenait tous les chants patriotiques et il était interdit de ne pas être présent aux différentes commémorations ». Vous l’aurez compris, Bruno Jurkiewicz est un bavard impénitent, et il aime sa région.
« J’ai 200 000 documents sur l’Oise, il m’en reste encore 45 000 à traiter environ. J’ai arrêté ces derniers temps mais avant j’allais tous les mardis aux services historiques de la défense pour photographier les documents déclassifiés. Je m’intéresse spécifiquement à l’Oise et au sud de la Somme. »
Dans son livre, « Images de l’Oise » entièrement composé de photographies, le principe de l’effet miroir a été retenu. L”époque concernée va de 1915 à 1917. Une photo de cette période est le point de départ, puis l’historien autodidacte s’est mis en quête de trouver l’endroit du cliché ancien pour faire un nouveau aujourd’hui, le plus identique possible : « C’est trois ans de travail pour ce livre. J’avais 400 photos à la base et au final j’en ai trouvé 150. Parfois on croit avoir trouvé le bon endroit mais on se trompe, parfois on ne trouve pas, c’est très énervant » commente l’auteur. Cet amoureux d’histoire partage son savoir à la demande, parfois pour l’office du tourisme, pour des scolaires ou autres : « Il faut que ce soit démonstratif et ludique pour captiver les jeunes ». Le tome 1 s’était bien vendu d’après son auteur, le second est tiré à 1000 exemplaires. La prochaine dédicaces est le 1er juillet de 10 h à 12 h, mairie de la Neuville-en-Hez. Ensuite, il va faire une pause avant de nouvelles dédicaces, parce qu’il souffre d’une autre grande passion… le tour de France !
Images de l’Oise 1915-1917 : l’Oise en clichés, interview de l’auteur
Bruno Jurkiewicz sort le deuxième tome d’un ouvrage de photos
En 2012, il publiait Images de l’Oise, 1918 aujourd’hui, un ouvrage principalement photographique présentant diverses vues des villes et villages du département prises à ces deux dates et présentées côte à côte. Une façon de comparer les paysages et de dévoiler les dommages causés par le 1er conflit mondial. Le 2e tome, Image de l’Oise 1915-1916-1917 aujourd’hui, vient juste de sortir.
« Comme le précédent, il y a très peu de textes car je voulais pouvoir mettre le maximum de photos » explique Bruno Jurkiewicz, son auteur, président de l’association Juin 18 Mémoire des chars, qui n’avait, au départ, pas envisagé de faire une suite à son premier ouvrage. « Mais il a rencontré un tel succès que cela m’a donné envie d’arpenter à nouveau le département. »
Durant trois années, accompagné de sa fidèle chienne Cotton, il va ainsi parcourir les communes. « Je pensais avoir trop de clichés anciens. Au final, j’ai dû en mettre beaucoup au panier car il m’était impossible de retrouver les mêmes lieux qu’en 1915, 1916 et 1917. Tout a beaucoup trop changé. » L’ouvrage débute par Saint-Just-en-Chaussée pour s’achever par Noyon ; les clichés étant présentés de façon chronologique. « Pour la couverture, nous avons retenu le château de Boulogne-la-Grasse, avec un photomontage de mon éditeur. »
Déjà auteur de nombreux ouvrages historiques, Bruno Jurkiewicz travaille d’ores et déjà à deux nouvelles sorties : l’une sur Champlieu, un site rattaché à la commune d’Orrouy d’où partirent les premiers chars de la Grande Guerre, et l’autre sur Maignelay-Montigny et le plateau picard durant 14/18. « Le premier livre doit sortir l’année prochaine ; l’autre en novembre 2018, à l’occasion d’un grande exposition qui se tiendra à Lieuvilers. » Un ouvrage qui ressemblera à celui consacré à Clermont, sorti en 2015 : « 120 pages avec là aussi beaucoup de photos et peu de textes. Mais on y trouvera quand même quelques anecdotes inédites ! »
Hormis un ouvrage qu’il coécrira sur Juin 40 pour le 80e anniversaire des combats dans l’Oise, Bruno Jurkiewicz envisage ensuite de poser sa plume. « Je n’ai pour l’instant plus de thème en tête… » Bien difficile à croire !
« Les gens aiment voir les photos d’aujourd’hui, comparé à celle d’époque. Historien et auteur, Bruno Jurkiewicz vient de sortir son dernier ouvrage. Après le premier tome d’Images de l’Oise, qui a rencontré beaucoup de succès, le second sur les années 1915 à 1917 vient de paraître. Très illustré, ce témoignage sur la vie dans l’Oise pendant la Grande Guerre fait découvrir des quartiers rue villes et villages du département.
Sur chaque page, un cliché d’époque, souvent inédit, et une illustration d’aujourd’hui photographiée au même endroit, 100 ans plus tard. C’est quelquefois surprenant : certains endroits sont difficiles à reconnaître, certains villages ou paysages ont été anéantis. Chaque photo a été prise par Bruno Jurkiewicz, qui a parcouru des certaines de kilomètres. « Les lieux étaient parfois difficiles à retrouver. Il y a 100 ans, en 1917 de retour d’exode, les habitants découvraient avec tristesse leur village détruit », explique celui qui est aussi président de l’association Juin 18, Mémoire des chars. Cette assocation, fondée en 2006 à Lataule, propose un circuit historique sur la bataille du Matz avec de nombreux témoignages qui retracent les tragique combats, particulièrement l’attaque du 11 juin 1918, qui a touché notre région, précisément sur le plateau située entre Méry-la-Bataille et Ressons-sur-Matz.
Plusieurs circuits sont proposés sur une vingtaine de village, notamment Méry-La-Bataille, Maignelay-Montigny, Lataule et Gournay-sur-Aronde. Des panneaux explicatifs sur la bataille du Matz indiquent l’itinéraire et l’histoire locale.
Bruno Jurkiewicz montre l’Oise d’antan
Lieuvillers
Président de l’association Juin 18 Mémoire des chars et auteur de nombreux ouvrages sur la Première Guerre mondiale dans l’Oise, Bruno Jurkiewicz est une figure bien connue dans le département, et plus particulièrement sur le Plateau Picard. La semaine dernière il était à Lieuvillers pour dédicacer se dernière pub lication, Images de l’Oise 1915 1916 1917 aujourd’hui, tome 2, qui vient juste de paraître, le premier étant sorti en 2012. Le principe de ces deux ouvrages : mettre en concordance une photo ancienne et une photo actuelle.
La plupart des photos sont inédites.
Trois années de nombreuses recherches, des centaines de kilomètres sur les route du département auront été nécessaires pour ce nouveau livre. « Au départ j’avais 400 photos, mais de nombreux endroits ont complètement disparu ou changé. Il en reste tout de même 150. » Le résultat est passionnant, et l’auteur réussit, à travers ses photos et propos, à transmettre sa passion.
35 000 mots en 5 jours de combat
Bruno Jurkiewicz s’arrête un instant le long du chemin. Nous sommes en rase campagne, quelque part entre Saint-Martin-aux-Bois et le bois de Montgérain (Oise). Dire qu’il y a cent ans, ce plateau riant, coiffé par la toiture de l’abbaye de Saint-Martin, voyait s’affronter chars français et divisions allemandes dans le chaos vertigineux ! « Tous les moyens ont été utilisés, aviation, chars, infanterie, artillerie lourde », explique le président de l’association Juin 1918-Mémoire des chars. « En cinq jours, du 9 au 13 juin, les combats font 35 235 victimes, tués, blessés et disparus, du seul côté français. » Cette sanglante Bataille, dite du Matz, du nom d’un petit cours d’eau, voit l’engagement des chars français Schneider et leurs successeurs Saint-Chamond. Le but est de contrer l’armée impériale, qui tente un glissement vers Compiègne, dans l’espoir de s’ouvrir la route de Paris (offensive Ludendorff commencée en mars 1918).
Léglantier : le village aux 690 combattants
Ce fait d’armes héroïque serait peut-être définitivement tombé dans l’oubli sans le « Circuit des chars de la bataille du Matz », que Bruno Jurkiewicz a publié dernièrement, avec le soutien de la communauté de communes du Plateau picard et du Pays des Sources. En 35 pages, ce petit guide propose huit circuits de randonnée (une dizaine de kilomètres), permettant de découvrir chaque recoin où se déroula cette terrifiante bataille. Près de 150 poteaux directionnels ont été installés, dix-sept panneaux pédagogiques, dix tables d’orientation, balisant une boucle de 78 kilomètres avec 17 villages traversés.
L’AS 15 (du nom d’une unité militaire) est l’un de ces circuits qui part de Saint-Martin-aux-Bois. Après un tapis herbeux, le chemin nous entraîne sur un terrain que l’on ne pensait pas aussi vallonné. Les officiers ont dû s’inspirer de ces petites collines, ainsi que des bois, pour cacher leurs troupes. Devant Léglantiers, Bruno Jurkiewicz a son poteau indicateur dédicacé ! On n’est pas perdu ! A l’entrée du village perché sur une butte un panneau peuple de photo d’époque relate le cantonnement de 690 militaires et leurs chars. Puis, au pieds de l’église, un nouveau panneau retrace le parcours du lieutenant-colonel Oatton, future héros américain de 39-45, en visite dans la région le 22 mai 1918.
Natif de Léglantiers, Bruno Jurkiewicz est l’auteur de onze livres qui racontent la Grande Guerre dans l’Oise. « Lorsque j’était enfant, les commémorations du 11 Novembre étaient des moments importants dans nos villages. Il y avait encore des poilus. Toutes les familles fabriquaient des couronnes en souvenir des disparus », raconte ce retraité de la SNCF, descendant d’une famille polonaise installée depuis trois générations dans le secteur. « Ce sont peut-être ces moment qui ont déclenché le déclic de ma passion », poursuit l’auteur. Certains circuits de son guide portent les noms de ces officier qui eurent la lourde responsabilité d’envoyer leurs hommes au combat. C’est le cas pour cas pour le capitaine Rime-Bruneau qui le 10 juin aligne les 17 chars de son unité devant Saint-Martin-aux-Bois, à la veille d’un nouvelle tentative allemande. « 98 ans plus tard, sa fille, franco-américaine, en pèlerinage, a sans doute dormi dans la même maison que celle où il avait passé cette nuit de 1918 », explique Bruno Jurkiewicz, avec émotion. L’association aimerait maintenant sauver une tranchée à ciel ouvert à Lataule, l’enfer vécu par les troupes françaises.
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