Dans la continuité du précédent numéro, Yves BUFFETAUT revient sur le parcours de la 4ème Division Cuirassée (DCR) lors des combats de mai et juin 1940 avec cette fois-ci la contre-attaque de Crécy-sur-Serre. Là encore, l’auteur parvient à s’extraire de la légende ou de la critique trop facile pour aboutir à une analyse équilibrée. L’opération est assurément plus ambitieuse, mais aussi plus complexe, que le reconnaissance en force de Montcornet. Dans tous les cas, les objectifs restent dans les mains des Allemands.
La recherche du bon équilibre entre les contraintes subies et les capacités disponibles (industrielles, humaines, etc.) pour y répondre est probablement l’exercice le plus compliqué dans le conduite des opérations militaires. Si la France ne parvient jamais à trouver la bonne alchimie en 1940 entre ses matériels, ses unités, sa doctrine d’emploi et ses plans de guerre contrairement à l’Allemagne, celle-ci se confronte assez vite également à cette difficulté. A ce titre, l’opération Barbarossa et l’invasion de l’URSS marquent un tournant. Ayant fait des choix en termes de matériels qui compensent certaines de ses faiblesse (puissance de feu, protection) mais qui obèrent des qualités clefs dans ses victoires (simplicité logistique, souplesse d’organisation, facilité d’emploi, mobilité et vitesse), la Wehrmacht se retrouve face à de nouvelles contraintes pour lesquelles elle ne trouve pas de solution gagnante par rapport à des adversaires nouveaux et/ou qui évoluent aussi.
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